Rénovation énergétique en copropriété : la Fnaim s’inquiète
Un calendrier serré et un manque de main-d’œuvre
La Fnaim a dénoncé récemment que la politique publique ne tenait pas suffisamment en compte la réalité à laquelle doivent faire fasse les professionnels de l’immobilier. De nombreux syndics de copropriétés français sonnent l’alarme car les travaux de rénovation énergétique sont trop longs à mettre en œuvre, et tenir le calendrier d’interdiction des « passoires thermiques » semble difficile voire impossible.
Afin de pouvoir faire de tels travaux en copropriété, il faut obligatoirement passer par de nombreuses étapes fastidieuses, reste ensuite les longs délais entre le vote des travaux et leur commencement. De plus, de nombreux travaux de rénovation énergétique ont besoin d’une autorisation prise en assemblée générale car ils concernent des parties communes, les copropriétaires ne peuvent pas simplement décider de faire les travaux chez eux. D’après Loïc Cantin, le nouveau président de la Fnaim, le délai moyen pour une simple intervention d'isolation thermique par l'extérieur est de 18 mois.
Une des entraves majeures à la rénovation énergétique est le manque de main-d’œuvre. En effet, il y a bien trop peu de professionnels formés et habilités à faire de tels travaux. Ainsi, le marché est saturé et il est particulièrement difficile de trouver un prestataire disponible pour réaliser les travaux de rénovation.
Des délais trop courts et un manque de cohérence
Depuis le 1er janvier 2023, les logements avec une consommation finale supérieure à 450 kWh/m2/an ne peuvent déjà plus être loués afin d’obliger les propriétaires à les rénover. En 2025, cette interdiction sera portée à tous les logements étiquetés G, viendra le tour des F en 2028, puis des E en 2034.
D’après Loïc Cantin, ce calendrier d’interdiction progressive de louer les logements énergivores est intenable dans les conditions actuelles. Entre les délais pour faire les devis, les prises de décision en assemblée générale et le temps pour trouver les prestataires, il va être quasiment impossible de tenir un tel calendrier.
Dernièrement, ce calendrier n’est pas cohérent avec l’obligation d’élaboration d’un plan pluriannuel de travaux (PPT) mise en place en janvier 2023. Cette obligation ne concerne pour l’instant que les copropriétés de 200 lots qui ont plus de 15 ans, puis elle va s’étendre à toutes les copropriétés progressivement en 2024 et 2025.
La mise en place de l’obligation d’un plan pluriannuel de travaux ne correspond pas du tout au calendrier d’interdiction des passoires thermiques, d’autant plus que le PPT se met en place sur une durée de 10 ans. D’après Loïc Cantin, une des solutions à ce dilemme serait de mettre en place une suspension de l’interdiction de location des logements énergivores pour les copropriétés ayant commencé à faire les travaux définis dans le PPT.
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