L'obligation de l’assurance loyers impayés ne fait pas l’unanimité
L’idée de rendre obligatoire la souscription de la garantie loyers impayés (GLI) fait polémique et est loin de faire l’unanimité auprès des courtiers en assurances. Pour autant, les assureurs semblent, quant à eux, plus favorables. Notre agence immobilière à Annemasse fait le point sur ce sujet.
Les courtiers ne sont globalement pas favorables à la GLI obligatoire
La souscription d’une assurance loyers impayés ne fait pas l’unanimité auprès des courtiers en assurances dont la plupart ne souhaitent pas la rendre obligatoire. En effet, la GLI ne répond pas à un motif d’intérêt général car son objet principal est la protection du propriétaire d’un logement.
Pour comprendre ce point de vue, il suffit de considérer l’exemple de l’assurance automobile dont l’objectif est avant tout de couvrir les dommages causés aux tiers lors d’un accident de la circulation. Dans ce cas, le motif d’intérêt général ressort comme la principale motivation de l’assurance automobile.
Les courtiers font également valoir que le coût économique d’une telle obligation serait trop important. Le cabinet de courtage Sacapp-SAA a estimé dans une étude récente que le coût des sinistres pour les assureurs serait d’environ cinq milliards d'euros. Tandis que le montant total des primes de la GLI ne représenterait que 1,25 milliard d'euros.
Ainsi, pour aller vers un équilibre économique, il serait nécessaire de faire payer aux propriétaires des primes d’assurance GLI quatre fois plus élevées que ce qu’ils payent actuellement.
Les assureurs, quant à eux, sont majoritairement pour la GLI obligatoire
De leur côté, les assureurs sont moins critiques face à cette obligation que ne le sont les courtiers. En effet, pour eux, la garantie loyers impayés permet de protéger les bailleurs. Pour un bon nombre de bailleurs, les impayés de loyer peuvent être très préjudiciables pour leurs finances, et même les conduire dans des graves difficultés financières.
De plus, le fait de rendre la GLI obligatoire permettrait aux foyers les plus modestes de trouver plus facilement un logement dans la mesure où les bailleurs seraient protégés des impayés.
Les professionnels de l’immobilier estiment que des efforts importants restent à faire pour simplifier le processus de souscription. Ce processus est souvent jugé trop compliqué, et est assez méconnu des propriétaires. Il faudrait donc fournir un effort important pour faciliter le processus de souscription, notamment en mettant en place sa numérisation.
Enfin, il serait nécessaire de revoir les conditions d’éligibilité, plus en phase avec les réalités de l’époque, notamment en ce qui concerne les exigences quant à la situation actuelle des locataires.
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