Le secteur du BTP à Annemasse recrute
La Cité des métiers a organisé la visite de deux chantiers du BTP pour faire connaître ce secteur dynamique qui embauche des jeunes en recherche d’emploi afin de rompre avec les idées reçues concernant ce domaine d’activité. La construction d’appartements neufs à Annemasse nécessite beaucoup de main-d’œuvre car de nombreux projets qui ont été entrepris aux quatre coins de la ville.
Le BTP manque cruellement de main-d’œuvre
Lors de la visite organisée par la Cité des métiers sur deux chantiers du BTP à Annemasse, trois demandeurs d’emploi et une dizaine de jeunes issus de la mission locale ont pu découvrir un monde inconnu présenté avec passion par le responsable sécurité de l’entreprise Bovagne Frères.
Durant la matinée, les visiteurs ont pu prendre la dimension réelle des métiers du bâtiment, loin des idées reçues. L’ensemble des métiers du gros œuvre (maçon, coffreur, couvreur, menuisier, etc.) a été abordé et présenté à ce public particulièrement intéressé et fasciné par la densité et la complexité des tâches à effectuer.
La filière peine à recruter, notamment du personnel spécialisé, et la mauvaise réputation de ces métiers n’arrange rien. L’objectif de ces matinées est de casser les stéréotypes et de montrer que le BTP est un secteur ouvert qui permet aux plus débrouillards de prendre des responsabilités au fil du temps.
Pour gagner en attractivité, le secteur du BTP a amorcé une remise en cause des pratiques de management. Ainsi, des postes de coaching commencent à voir le jour dans certaines entreprises.
Un secteur dynamique mais confronté à de réelles difficultés
Le secteur du BTP est particulièrement dynamique en Haute-Savoie. Le département attire de nombreux nouveaux candidats résidents et la demande croissante de logements soutient l’ouverture de nouveaux chantiers malgré l’augmentation des prix.
La reprise économique après les confinements qui ont arrêté les chantiers seulement 15 jours est forte. Mais la difficulté de trouver de la main-d’œuvre assombrit ces perspectives prometteuses et de nombreuses entreprises du secteur sont malheureusement obligées de recourir à des travailleurs étrangers détachés.
De même, le manque de main-d’œuvre induit une industrialisation importante de la filière et la fourniture de plus en plus fréquente d’éléments préalablement assemblés sur les chantiers.
De plus, la crise du Covid a désorganisé l’industrie. Et l’inquiétude de ne pas trouver de débouchés au niveau national pour leurs produits a conduit certains fournisseurs à acheter et stocker pour revendre aux plus offrants - notamment aux États-Unis - créant par là même une pénurie qui fait s’envoler les prix, La crainte d’une rupture dans la chaîne d’approvisionnement est donc de plus en plus prégnante au niveau des entreprises du BTP.
Certaines matières premières comme le bois ont connu des hausses de prix de 30 %, 40 %, voire 50 %. La tonne d’acier est passée de 500 à 1 500 € en quelques mois. Cette inflation n’est pour le moment pas répercutée par les entreprises de construction sur les acheteurs finals car elles sont contraintes de respecter des tarifs fixés avant cette crise.
Toutefois, ces augmentations de prix très importantes seront répercutées sur la facture du particulier et l’immobilier deviendra réservé à la catégorie de population la plus aisée.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé quelques mesures pour aider le secteur à faire face à cette pénurie, notamment en demandant aux collectivités d’être compréhensives en cas de retard dans la livraison des chantiers. Il n’est pas sûr que cela suffise à endiguer l’inflation qui est un problème certainement plus systémique et mondial.